Pour les TS, un article du Monde du 26/09/09.
Pour la première fois, un essai de vaccination contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) a permis d'obtenir une protection partielle : le risque d'infection est diminué de 31 % chez les personnes vaccinées par rapport à celles ayant reçu un placebo, ont annoncé, jeudi 24 septembre, ses organisateurs. "C'est un pas important, salue le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Il reste cependant modeste et insuffisant. Nous n'avons pas encore un vaccin contre le sida."
Incluant plus de 16 000 volontaires thaïlandais séronégatifs, l'essai combinait deux vaccins différents élaborés il y a une dizaine d'années. Le premier vaccin injecté était l'Alvac, fabriqué par Sanofi Pasteur, et le second Aidsvax B/E de VaxGen, qui en a cédé le brevet à l'ONG Global Solutions for Infectious Diseases, dirigée par le chercheur Don Francis, un vétéran de la lutte contre le sida.
Les deux vaccins ciblant des souches circulant en Thaïlande étaient injectés l'un à la suite de l'autre sur une période de six mois, le second renforçant l'action du premier, selon la stratégie de primovaccination suivie d'un rappel ("prime-boost"). Dans le groupe placebo, 74 participants ont été infectés par le VIH, contre 51 dans le groupe ayant reçu la vaccination, une différence statistiquement significative. Le fait d'avoir été vacciné n'a pas affecté la charge virale (quantité de virus présents dans le sang) chez les volontaires qui ont contracté par la suite le VIH.
Débuté en 2003, l'essai, baptisé "RV144", a été mené avec la participation du ministère thaïlandais de la santé publique. Les autres organisateurs étaient le programme de recherche sur le VIH de l'armée américaine, le ministère de la santé thaïlandais, les Instituts nationaux de la santé (NIH) américains, Sanofi Pasteur et Global Solutions for Infectious Diseases.
S'il se réjouit de la bonne nouvelle que constituent les résultats de l'essai RV144, le professeur Jean-François Delfraissy n'en demeure pas moins lucide : "L'outil vaccinal utilisé dans cet essai est largement insuffisant et nous n'aurons pas un vaccin disponible sur le terrain à court terme. Nous aurons besoin de poursuivre la recherche fondamentale pour comprendre comment la protection partielle a été obtenue dans l'essai en Thaïlande : quels sont les éléments, sur le plan immunologique, impliqués dans la protection et ceux impliqués en son absence. Il nous faudra aussi une innovation technologique et explorer de nouvelles stratégies avant d'avoir un vaccin contre le sida."
Cet article vous a plu ? retrouvez le en intégralité dans l'édition du 26.09.09. du Monde au CDI.
samedi 26 septembre 2009
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