samedi 26 septembre 2009
La Lune, pas si sèche
Pour les secondes, un article du Monde du 26/09/09
On a trouvé de l'eau sur la Lune ! Maniée sans précautions et amplifiée par les roulements de tambour de la NASA, la nouvelle, publiée vendredi 25 septembre dans le magazine Science, est de celles qui peuvent résonner très fort dans les médias mondiaux. Dans l'esprit des humains, l'eau est si indissociable de l'apparition de la vie et si liée à l'identité de notre planète Bleue que le constat de sa présence ailleurs dans le cosmos ne manque jamais de stimuler l'imagination.
Il est donc nécessaire de doucher d'emblée les enthousiasmes : il n'existe toujours pas de mer qui puisse justifier le nom donné par les anciens aux fonds plats des grands bassins lunaires. Il n'y a pas la moindre flaque, rosée ou même goutte d'eau sur la Lune. L'exposition directe de notre satellite aux conditions extrêmes du cosmos, sans la protection d'une atmosphère, y interdit le maintien de toute substance à l'état liquide. Les molécules d'eau (deux atomes d'hydrogène pour un d'oxygène) ou de sa cousine nommée hydroxyl (un seul atome d'hydrogène et un d'oxygène), telles qu'elles viennent d'être discernées par trois sondes spatiales, sont mélangées à la pellicule la plus superficielle de la poussière lunaire. Elles n'entrent que pour 0,5 % dans la composition de ces tout premiers millimètres de la surface.
Même en les prenant en compte, la Lune reste bien plus aride que le plus desséché de nos déserts terrestres. "Au Chili, dans l'Atacama, réputé comme le plus le plus sec, le taux d'humidité est supérieur à 10 %, explique Olivier Groussin (Laboratoire d'astrophysique de Marseille, CNRS) cosignataire de l'une des trois études. Sur la Lune, les 0,5 % calculés ne représenteraient pas plus d'un demi-litre sur une surface équivalente à celle d'un terrain de football." Pas de quoi désaltérer les astronautes comme le rêvent déjà les partisans d'une colonisation de notre satellite naturel.
De fait, l'intérêt de la découverte n'est pas affaire de quantité. Si elle marque un tournant dans la science lunaire, c'est avant tout comme dénouement d'un irritant mystère et comme inscription de la Lune dans les normes du système solaire. Ce retour à la normale confirme que l'eau est l'un des éléments les plus communs de notre coin d'Univers, présent, sous des formes variées, sur la grande majorité et autour des planètes, des comètes ou des astéroïdes. On sait désormais que notre satellite naturel, longtemps considéré comme une anomalie sèche, n'échappe pas à la règle générale...
Cet article vous a plu ? retrouvez la suite dans l'édition du 26.09.09. du Monde au CDI.
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