samedi 3 octobre 2009
Cette Egyptienne est morte de la tuberculose il y a 2600 ans
Pour l'option sciences, en continuité avec le thème "la science au service de l'Archéologie, un article du Monde du 03.10.09
Le docteur Augustus Bozzi Granville (1783-1872) s'était trompé : dame Irtyersenu, une femme de la XXVIe dynastie pharaonique, morte à l'âge de 50 ans environ, vers 600 avant J.-C., n'a pas succombé à un cancer de l'ovaire, mais a plus probablement été tuée par Mycobacterium tuberculosis, le germe responsable de la tuberculose.
La momie, qui fut la première à subir une autopsie scientifique, est depuis bientôt deux siècles scrutée par les paléopathologistes. Elle provient de la nécropole de Thèbes. En 1825, le docteur Granville s'était résolu, écrivait-il alors, "à la soumettre au scalpel et ainsi à sacrifier un spécimen très complet de l'art égyptien de l'embaumement". Ses conclusions devaient être mises en cause en 1976, à l'occasion d'une nouvelle étude des restes de la momie, tirés d'une armoire de bois du British Museum de Londres : la grosseur repérée sur l'ovaire était en fait bénigne.
On s'orienta alors sur la piste de la maladie pulmonaire. Une première recherche mit en évidence l'agent du paludisme, en 1994, mais des tests ultérieurs devaient montrer que la méthode employée n'était pas exempte de défauts.
L'ADN a fini par parler : le coupable est bien M. Tuberculosis. Cela n'a au fond rien de surprenant : il n'épargnait ni les jeunes ni les personnes âgées, quel que soit leur statut social, dans l'Ancienne Egypte. La maladie a une origine bien plus ancienne. Les techniques d'extraction de l'ADN ont déjà permis d'en repérer la trace sur des restes humains vieux de 9 000 ans...
Hervé Morin
Cet article vous a plu ? Retrouvez le dans l'édition du 03.10.09. du Monde au CDI.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire