vendredi 18 septembre 2009

Une presque jumelle à la Terre

Un article du Monde du 19/09/09, surtout destiné aux Secondes...

Des astronomes européens ont annoncé, mercredi 16 septembre, la découverte de l'un des graals de l'astronomie moderne : la première planète extrasolaire rocheuse. Plusieurs exoplanètes peu massives, découvertes ces dernières années, étaient suspectées d'appartenir à cette catégorie des planètes dites telluriques - comme la Terre, Mars, Vénus ou Mercure - mais jamais la démonstration n'avait pu en être apportée. A en croire les travaux qui doivent être publiés fin octobre dans la revue Astronomy and Astrophysics, c'est désormais chose faite. La petite planète, baptisée Corot-7b, située à quelque 500 années-lumière de la Terre, est bel et bien constituée de roche. Située à 2,5 millions de kilomètres de son étoile, baptisée Corot-7, elle affiche des températures infernales, comprises entre 1 500 °C et 2 000 °C.
"Jusqu'à présent, une dizaine de planètes appartenant à la catégorie dite des super-Terre ont été publiées, explique l'astronome Didier Queloz (université de Genève), principal auteur de la découverte. Cette catégorie regroupe les planètes dont la masse est supérieure à celle de la Terre, mais inférieure à celle de Neptune. Cependant, la taille d'aucun de ces objets n'avait pu être mesurée." Or sans cette information, il est impossible de calculer la densité de l'objet - donc sa nature, rocheuse ou non.

Mis sur orbite en 2006, le télescope spatial Corot, principalement conçu au Centre national d'études spatiales (CNES), a d'abord observé le transit de la planète. Toutes les vingt heures environ, elle passe devant son étoile et occulte 0,03 % de son rayonnement pendant une heure. Les astronomes ont ensuite braqué sur Corot-7 l'instrument Harps (High Accuracy Radial Velocity Planet Search), installé sur l'un des télescopes chiliens de l'Observatoire européen austral (ESO). Cet instrument est capable de repérer les infinitésimales oscillations d'une étoile provoquées par l'effet gravitationnel de la ou des planètes en orbite autour d'elle.

La combinaison de ces deux types d'observation, explique Claire Moutou (Laboratoire d'astrophysique de Marseille), coauteur de la découverte, "nous a permis de déterminer le rayon de Corot-7b, qui est d'environ 1,8 fois celui de la Terre, ainsi que sa masse d'environ cinq fois la masse de notre planète". D'où la densité de Corot-7b, qui est précisément celle de la planète bleue...
Stéphane Foucart
Cet article vous a plu ? retrouvez la suite au CDI parue dans l'édition du 19.09.09. du Monde

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